« TISSER »
Production de spectacle
“Je voulais juste que tu me regardes,
Que tu me regardes dans les yeux,
Même dans le froid, la peur, les deux.
Je voulais te sentir, pouvoir d’agir.
Je voulais te sentir…
Je voulais te sentir rougir, comme la paume de mes mains,
Comme la peau de mes yeux, injectée de feu.
Feu d’amour, feu d’humour, feu tout court.
Franchisseur de frontières, tu te répands comme un feu d’hiver.
Souvent sous-coté, il en devient aveugle et dégouline sur la cité immobile. Fragile, la lumière tombe, rebondit et me traverse aussi.
Comme nos âmes, agiles et dociles.
Moi,
Je voulais juste que tu le regardes,
Que tu le regardes dans les yeux,
Car finalement, tout est bon au risque de décevoir.”
Genèse du projet
“Tisser, c’est tresser les liens qui nous unissent pour tirer les fils qui nous rendent uniques”
Tisser questionne nos rapports aux autres, à ce qui fait lien chez nous. Chez nous, danseureuses des cultures Hip Hop et Clubbing mais aussi dans les liens qui forment la communauté des femmes artistes de ce monde.
Étant l’héritière d’autres formes de communautés, j’ai observée qu’au sein de celles des danses Hip Hop et Clubbing la compétition et la rivalité prennent des places de plus en plus importantes souvent au détriment de ce qui nous unis, nous permets de rêver la vie collectivement et nous élèvent en ce sens, ce qui m’a beaucoup questionnée.
Est-ce que ces rivalités, étant à la fois moteurs vers le dépassement de soi, n’auraient pas quelque peu altérer nos rapports aux autres et au monde ?
En réponses à ces questionnements, nous oeuvrons aux travers de ce projet à la construction d’un noyau relationnel solide et c’est par l’expérimentation du processus de création que nous mettons en jeu les notions essentiels à sa réalisation : l’intelligence collective, la création d’un espace de confiance, d’affirmation de soi, d’empathie, de rigueur et de sentiment d’appartenance au groupe, avec pour intention profonde d’aller à la rencontre des jeunes femmes artistes entre 20 et 30 ans, issus d’origines sociales, territoriales et culturelles diverses. Ce sont des âges ou l’affirmation de soi est forte et la notion de mutation est omniprésente.
Ainsi, c’est bien plus qu’un processus de création, c’est l’expérience de nos pratiques par le collectif, par la circulation des savoirs de manière horizontale avec la volonté de croiser les chemins, les techniques, les rêves, les mots, les sons et les réflexions, fidèle à la notion de “each one teach one”.
“C’est une Ode à la communion, à l’affirmation de soi et à la reconnaissance de l’autre. C’est une vision qui se nourrit à l’ombre des regards, dans l’intime, au travers de rituels des plus basiques. Les liens que l’on tisse s’expriment par la vibration de nos corps et de nos voix en quête de compréhension d’une notion en pleine mutation : les relations humaines et les liens entre femmes. C’est un passage de l’ombre à la lumière, du groove à la rhétorique, tressant les liens qui nous unissent pour tirer les fils qui nous rendent uniques et construire ensemble un patchwork solide, poétique et universel incarné par nos âmes d’artistes issus des cultures Hip Hop et Clubbing”.
Une pièce pour 4 danseuses : Paula Perez Pinilla, Koïsso Sery, Wanda Attia et Natty Oréa
